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Salaires : des hausses en repli et toujours pas de « coup de pouce » au Smic

Inédit, 2025 débute avec une fiche de paye inchangée pour les 2,7 millions de salariés du secteur privé non-agricole payés au Smic, nombreux dans les petites entreprises et parmi les salariés à temps partiel.

De fait, la revalorisation annuelle automatique du salaire minimum légal, qui aurait dû intervenir ce 1er janvier, a été accordée par l’exécutif de manière anticipée, à partir du 1er novembre 2024 et à hauteur de +2%, dans un contexte de revendications toujours plus fortes en matière de pouvoir d’achat.

De surcroît, le nouveau chef du gouvernement s’est refusé à tout « coup de pouce ». Dans son discours de politique générale le 14 janvier, il n’a pas eu un mot sur le contexte salarial dégradé, ni sur la refonte des exonérations de cotisations patronales devant favoriser la progression des salaires – laquelle était inscrite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 censuré en décembre.

Il a dit simplement son souhait d’une concertation sur le travail et les salaires. Ce 1er janvier, le montant du Smic horaire brut est donc resté à 11,88 euros (9,40 euros nets) ou à 1 801,80 euros bruts mensuel pour 35 heures par semaine (1 426,30 euros nets). C’est plus qu’insuffisant pour FO, qui revendique une augmentation du Smic à hauteur de 80 % du salaire médian, soit 2206 euros brut.

Le ralentissement des augmentations salariales se poursuit

A défaut d’annoncer un coup de pouce, le Premier ministre a appelé les entreprises à poursuivre les efforts en matière de revalorisations salariales. Ce qui est bien le minimum. Car le retour à une inflation plus faible (+2% en 2024, en moyenne annuelle) s’accompagne d’un ralentissement continu des augmentations de salaires dans les entreprises.

Et ce, alors même que le retard accumulé par les salaires depuis le début de l’épisode inflationniste, en 2022, est loin d’être comblé. Résultat, si depuis le quatrième trimestre 2023, le salaire mensuel de base (SMB) dans le secteur privé augmente plus vite que les prix, le gain de pouvoir d’achat, qui en résulte pour les travailleurs, s’amenuise de mois en mois. Dernière illustration fournie par le ministère du Travail : au troisième trimestre 2024, le SMB dans le secteur privé a progressé de +2,7% sur un an, après +2,9% le trimestre précédent.

Le constat est identique dans les branches professionnelles : les revalorisations de salaires ont également ralenti en 2024, comparativement à 2022 et 2023. Depuis la revalorisation anticipée du Smic du 1er novembre dernier, la moitié des branches (86 sur 171), couvrant plus de 4 millions de salariés, possèdent une grille dont au moins un coefficient est inférieur à la nouvelle valeur du Smic. L’éventail des salaires conventionnels continue de se resserrer.

Dans ce contexte, plus que jamais, FO exige l’ouverture de négociations sur les classifications (pour contrer le tassement des grilles), ainsi que le retour de l’échelle mobile des salaires qui permettrait la fixation d’écarts entre chaque échelon, chacun étant indexé sur l’inflation.

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