Retraites : le déficit du système se résorbera naturellement selon le rapport du COR
Alors que le gouvernement prétend nécessaire de remettre sur la table la réforme du système des retraites, le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR), publié le 10 juin, démontre qu’il n’y a aucune urgence, bien au contraire.
Premier enseignement, le déficit se résorbe : il passera sous les 10 milliards d’euros en 2021, contre 13 milliards d’euros en 2020. C’est moitié moins que les prévisions de novembre 2020 (25,4 milliards d’euros).
De 2030 au début des années 2060, la part des dépenses de retraite dans le PIB baisserait. Et à l’horizon 2070, le système serait en moyenne en excédent de 0,4 % du PIB, soit mieux-disant qu’en 2019, avant la crise sanitaire. Cette amélioration s’explique par une baisse des gains d’espérance de vie sur la période, à court terme par la surmortalité due au Covid, et à la révision à la hausse du PIB.
Des difficultés conjoncturelles
Deuxième enseignement, avec les règles actuelles le niveau de vie relatif des retraités devrait déjà diminuer à long terme.
Il s’établirait de 90 % à 95 % de celui de l’ensemble de la population en 2040 et de 77 % à 86 % de celui-ci en 2070, soit son niveau des années 1980. Les futurs retraités seront pénalisés par des taux de cotisation plus élevés qu’actuellement et un montant moyen de pension plus faible relativement au revenu d’activité moyen. Les écarts de pension entre hommes et femmes resteront également importants, même s’ils se résorbent au fil des générations.
Le rapport du COR met enfin en avant les fortes réserves du régime Agirc-Arrco, ainsi que son excellente gestion paritaire.
Ce rapport confirme ce que FO a toujours mis en avant : les difficultés rencontrées quant à l’équilibre des retraites ne proviennent pas du système actuel mais bien des recettes, qui sont pénalisées par les difficultés rencontrées dans les parcours professionnels
, pointe Michel Beaugas, secrétaire confédéral chargé des retraites. FO met en garde contre toute initiative visant à prolonger la durée de la vie active ou à réduire le montant des pensions
, alors que priorité doit être donnée à l’emploi.