Le dialogue social en panne dans la métallurgie
L’échec des négociations sur les minima salariaux 2025 dans la métallurgie ne se résume pas à un simple différend sur les grilles de rémunération. Au-delà de la question cruciale du pouvoir d’achat, c’est tout un ensemble d’enjeux économiques, technologiques, sociaux et organisationnels qui se retrouve en débat.
FO, à l’origine des signatures des conventions collectives de la métallurgie, déplore cet échec. Lorsque les discussions achoppent uniquement sur la question salariale, on en oublie que le dialogue social de branche demeure pourtant un outil essentiel pour aborder l’ensemble des problématiques : conditions de travail, formation, évolution des métiers, santé et sécurité, épargne salariale. Tous ces sujets sont interdépendants et nécessitent une vision globale pour construire un avenir serein dans la métallurgie.
Sans un dialogue social solide, capable de projeter l’ensemble des acteurs dans une vision partagée, le risque est grand de freiner la modernisation nécessaire de la branche et l’accroissement de son attractivité, et de perdre la confiance des salariés. La révolution technologique que traverse l’industrie implique de repenser l’acquisition et l’actualisation des compétences. Les négociations de branche sont précisément l’espace où l’on peut définir des dispositifs permettant à chacun de se former. L’absence de coordination au niveau national pourrait aggraver les inégalités entre entreprises et entre régions, mettant en péril l’attractivité globale de la filière. Les négociations à venir sur ce thème de l’emploi doit être l’occasion d’initiatives offensives. Il ne s’agit pas seulement de proroger l’APLD !
La confiance est le socle d’un dialogue social efficace. Quand les négociations se soldent par un échec, c’est non seulement la conclusion d’accords qui s’éloigne, mais aussi la crédibilité et la légitimité de la branche qui en pâtissent. Pour sortir de cette impasse, chacun doit avoir la volonté de regarder plus loin que ses intérêts immédiats.
Au-delà des rémunérations, des priorités comme le handicap, l’emploi, l’épargne salariale et le partage de la valeur pourraient redonner souffle à la négociation. Sur ce dernier point, les discussions autour du partage de la valeur ne devront pas reléguer l’enjeu des salaires au second plan.
Face aux transformations majeures en cours, la métallurgie a plus que jamais besoin d’un dialogue social fort et résilient. Il ne s’agit pas seulement de défendre le pouvoir d’achat ou d’ajuster des grilles de salaires, mais de construire une vision partagée des métiers et de l’avenir du secteur. FO Métaux, pleinement consciente de ces enjeux, reste mobilisée pour raviver le dialogue et promouvoir des accords équilibrés, respectueux du travail et des salariés porteurs d’ambition.
Mais la réussite suppose un véritable engagement de l’ensemble des partenaires pour un dialogue social fondé sur la transparence, l’écoute mutuelle et la recherche de compromis équilibrés. Il est urgent de dépasser le blocage actuel pour renouer avec un dialogue social à la hauteur des défis qui attendent la métallurgie. C’est à ce prix que nous pourrons bâtir un avenir solide pour tous les acteurs du secteur.